Aussi loin que je me rappelle j’ai toujours été habitée par l’envie de vivre à l’étranger. Depuis toute petite j’ai eu la chance grâce à mes parents de voyager chaque année dans un pays étranger, pour moi c’était obligatoire dans une année de sortir du territoire français (ou métropolitain). C’est donc tout naturellement que j’ai tout fait en mon pouvoir pour aller étudier dans un autre pays. Je voulais parler et apprendre d’autres langues, être en contact avec des gens qui n’ont pas la même éducation et la même vision des choses que moi. Bref je voulais une expérience internationale parce que je n’aime pas me mettre des barrières ou plutôt des frontières aussi bien physiques que mentales. Je pense également que mon métissage m’a ouverte à ce que le monde peut m’offrir et m’a encouragé à en découvrir encore plus.
Je vis donc désormais dans un pays autre que la France. En toute honnêteté, mon expérience à l’international est très enrichissante, même s’il y a des hauts et des bas je ne regrette pas mon choix, j’ai beaucoup appris sur moi et étonnamment sur mon profond attachement au pays d’où je viens, au pays où j’ai toujours vécu, la France. Moi qui me pensais si internationale et dans un sens si peu attachée à mon pays je me retrouve à souffrir de ne pas parler français, à ressentir le manque de la culture française. La première fois que je m’en suis rendue compte c’est lorsque j’ai remarqué que toutes les chansons que j’écoutais sur Spotify étaient chantées en français. Et puis je regarde beaucoup moins de vidéos YouTube en anglais et j’ai carrément arrêté de regarder de nouvelles séries anglophones parce que je sais très bien que je vais les regarder en version originale (j’ai du mal à supporter la version française).
Après avoir constaté tout cela j’en suis arrivée à la conclusion que certes mon métissage m’apportait une ouverture, quelque chose en plus à mon identité française mais qu’au fond je suis avant tout française. Je râle, j’adore le fromage et… honnêtement c’est compliqué de décrire une identité nationale, quels mots je peux utiliser pour faire comprendre qu’une part de mon identité est française ? Je ne sais pas, mais je le sens. Par exemple même si certains de mes grands-parents viennent d’Afrique je pense que pour moi il serait difficile de vivre sur ce continent. C’est exactement ce qu’il s’est passé lorsque que j’ai déménagé dans mon enfance aux Antilles (parce que oui l’identité antillaise, bien que liée à celle de la France, est différente), j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter à la mentalité antillaise même si j’ai été exposée à cette culture depuis toute petite.
J’ai cependant constaté que j’avais des difficultés à créer des amitiés avec les français de mon université à l’étranger. Cela a complètement remis en question ce que je pensais de mon identité française. Pourquoi, alors que moi aussi je suis française, je n’arrive pas à intégrer ce groupe de français qui de tout évidence sont amis à cause de cette identité nationale qu’ils partagent. Mon identité est-elle donc moins française que la leur ? Je dirais que la réponse est oui même si je n’aime pas cette idée de hiérarchisation ou de minimisation de l’identité. Ou plutôt je dirais que mon identité n’est pas moindre mais différente. Je ne suis pas une française « classique ».
J’y ai réfléchi davantage et j’ai remarqué que la majorité des amis français que j’ai pu me faire ont tous des origines à l’extérieur de la France (ou de la métropole). C’est comme si ces origines que nous avons nous réunit tous, mais ne fait pas de nous des personnes moins françaises que les autres.
Alors qu’est-ce qui fait que nous nous sentons français ? Qu’est-ce qui fait que malgré cette séparation, malgré cette différence nous soyons si attachés à ce pays, si désireux d’y vivre, s’y fière d’en faire partie ? Je ne connais pas la réponse à cette question… J’ai peut-être une idée mais je ne saurais l’exprimer avec des mots. Toujours est-il qu’une chose est sûre, nous sommes nombreux à avoir des origines d’ici et d’ailleurs mais au fond, notre cœur reste en France.
Pas vraiment une recommandation
Pour cette article pas vraiment une recommandation mais juste une chanson qui illustre un peu mon propos. Alors c’est vrai que revoir les clips des années 2000 ça fait bizarre, il faut aussi faire abstraction des chorégraphies mais les paroles expriment une partie de ce que veux exprimer dans mon article.
Bonne écoute!
l’identité seconstruit avec tout les éléments que l’on a connus. N peut la réajuster par la suite. Les individus sont definis par leur contexte, tout en ayant une liberté de construire qqchose en plus. Tout change, il y a 10 ans on mangeait ce qu’il y avait dans notre assiette. Aujourd’hui on compose son assiette avec ce qu’on a connu et on rajoute notre touche personnelle. N’oubliez jamais la touche perso, c’est elle qui donne du goût.
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